Nos valeurs
La maison de retraite de St Chély d’Aubrac est une des plus anciennes institutions de la région Occitanie. Les religieux puis les laïcs qui se sont succédés à sa tête ont toujours défendu l’idée que cette maison devait être accessible au plus grand nombre et qu’en aucun cas le niveau de revenu ou l’état de santé ne devaient prévaloir sur le respect et l’accompagnement de la personne âgée.
La gestion et l’organisation de la structure reposent sur des valeurs très fortes :
Le principe de non « lucrativité » :
La Fondation est un organisme privé non lucratif reconnue d’utilité publique depuis 1876. La maison ne génère aucun bénéfice.
Les excédents éventuels sont systématiquement réintroduits pour maintenir un prix de journée le plus adapté aux revenus des personnes accueillies.
Ces dernières années, les excédents de fonctionnement ont permis de financer en grande partie la construction de l’Oustalet ou des travaux d’embellissement du bâtiment existant. Contrairement à certains établissements nous accueillons toutes personnes désireuses de venir vivre en établissement sans aucun critère de ressource en témoigne le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale (34 à ce jour).
Toute personne âgée a le droit à être accompagnée dignement :
A sa création en 1873, La Fondation « Maison de Retraite de St Chély d’Aubrac » a pour vocation principale l’accueil ce que l’on appelait alors les « indigents ». Pauvres, déshérités et personnes sans famille du canton étaient hébergés et soignés par les sœurs.
Dans les années 60, la maison de retraite voit arriver une nouvelle population. A cette époque les institutions d’accueil pour personnes handicapées ou présentant des pathologies psychiatriques sont quasi inexistantes. Fidèle à ses valeurs, la Fondation va faire de cet accueil une particularité reconnue dans tout le département. Des liens étroits vont alors se tisser avec l’Hôpital Sainte Marie de Rodez spécialisé dans le traitement des troubles mentaux.
Dans les années 90 alors que l’on assiste à l’explosion des maisons de retraite privées lucratives, certains établissements pratiquent une politique de sélection, refusant généralement ces personnes au profil et au parcours atypique. Au début des années 2000, la dernière religieuse quitte la maison de retraite, mais le Conseil d’Administration de la Fondation reste fidèle à ses valeurs et va réaffirmer haut et fort que notre maison a vocation à accueillir tout le monde sans distinction de revenus, d’autonomie ou d’état de santé.
Régulièrement nous sommes contactés par des assistantes sociales travaillant dans des services de gériatrie dans de grands hôpitaux. Elles nous contactent en dernier recours quand aucune autre solution n’a été trouvée.
Nous savons alors que la situation est urgente. Nombreux sont les résidents à avoir attendu en vain des mois, voir des années, une éventuelle place dans une maison de retraite.
C’est le cas de Gérard qui est resté deux ans dans un hôpital de la région parisienne suite à un accident cérébral ou encore de Daniel aujourd’hui décédé qui pendant 2 ans a été hébergé la nuit dans un petit placard de 2m² d’une association de quartier à Paris.
Un véritable lieu de vie :
Les maisons de retraite ont aujourd’hui mauvaise presse. Elles sont considérées à tort comme un lieu où les gens attendent la mort, hors c’est tout le contraire qui s’y passe. Nos maisons sont avant tout de lieux de vie et nous pensons que malgré le grand âge, malgré la maladie, la vie réserve toujours de bons moments.
Chaque jour l’équipe d’animation propose de nombreuses activités à nos résidents : sortie, atelier mémoire, jeux, atelier cuisine, rencontre avec les enfants de l’école voisine… Certains résidents ont attendu de rentrer à la maison de retraite pour découvrir la mer ou le Mont Blanc lors de nos multiples voyages.
D’autres ont trouvé ici un cadre chaleureux qui leur a redonné le goût de vivre ou la possibilité de retrouver une certaine autonomie.
Un établissement ancré dans la vie locale :
Nous défendons l’idée qu’un établissement pour personne âgée doit être ouvert sur la vie locale et que celui-ci est un véritable outil de développement au profit de la population qui habite à proximité. La maison de retraite a ainsi permis au cabinet médical et à la pharmacie de voir le jour. Ce sont des emplois de proximité créés dans un une zone rurale ou encore un acteur économique qui maintient un commerce local.
Finir sa vie dans la dignité :
Finir sa vie dans la dignité est un droit fondamental. C’est pour nous, professionnels, un devoir que d’offrir aux personnes que nous accueillons des soins de qualité, un accompagnement individualisé et je dirai aussi de « l’amour » pour ceux et celles qui en ont cruellement manqué et que la vie n’a parfois pas épargnée.
Sur les 65 résidents que nous accueillons ils sont une quinzaine à ne pas avoir de famille ou avoir perdu tous
lien familial. Un accident de la vie, un divorce, la perte d’un emploi, une conduite addictive et vous vous retrouvez très rapidement exclus. Pour ces personnes, nous portons une attention toute particulière sans porter aucun jugement sur ce que fut leur vie. La maison fourni les produits d’hygiène, nous les habillons avec des vêtements que des familles nous donnent, nous gérons pour eux les prises de rendez-vous, et nous les aidons à faire toutes les petites démarches administratives en l’absence de tuteur.
Chaque résident a une personne référente parmi le personnel qui le suit et l’accompagne. Une réunion de coordination est régulièrement organisée sous la responsabilité de Vanessa notre psychologue. C’est l’occasion de faire le point sur les besoins de chacun.
Lorsqu’un résident qui n’a pas de famille décède, nous organisons un moment de recueillement dans la petite chapelle de la maison de retraite. Nombreux sont les résidents et les personnels qui participent à ce temps d’adieu. C’est une marque profonde de respect pour la personne avec qui nous avons partagé de nombreux souvenirs.
Le cercueil est ensuite porté en terre par les personnels volontaires dans la tombe de la maison de retraite située dans le petit cimetière de St Chély.